Lors de la première partie de ce concert d’ouverture du festival, le clarinettiste Benjamin Maneyrol emmène l’auditeur à travers deux œuvres phares du répertoire contemporain, de deux compositeurs références, Pierre Boulez et Steve Reich.

Dans la deuxième partie, Rudy Mathey nous propose  Duocto de Patrick Lenfant. Dans cette pièce, seuls quatre modes de jeu vont tisser la trame sonore, tous issus de la clarinette basse : sons fendus et multiphoniques, bruits de clés, sons voisés (l’instrumentiste chantant simultanément dans l’instrument) et son crépusculaire (écho de l’écho selon H. Berlioz).

L’œuvre est un voyage pour l’auditeur au sein des huit haut-parleurs qui l’enserrent. Il les écoute et s’abandonne à son cours inéluctable. Le son pur de l’instrument évolue progressivement vers une matière plus complexe, traversant des couches de mémoire sonore vers des abysses qui dévoilent un monde enfoui et oublié, sorte de magma en gestation inquiète, dont il remonte – comme après une apnée – à la lumière initiale en ramenant l’auditeur aux éléments épurés du début.